Madame Viviane Bampassy, Ministre de la Fonction Publique, de la Rationalisation des Effectifs et du Renouveau du service public,
Madame Penda Mbow, Conseillère Personnelle du
Président de la République pour la Francophonie,
Excellences, Mesdames et Messieurs les
Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les représentants des
autorités et institutions sénégalaises, ainsi que du Corps diplomatique
accrédité à Dakar,
Chers compatriotes,

Mais le lendemain, 224 autres innocents, cette
fois Russes, perdirent leurs vies dans l’explosion d’un avion en Egypte.
Deux semaines après, un double attentats-suicide au
Liban provoque la mort de 40 habitants arabes d’un quartier paisible de Beyrouth.
Le monde n’eut pas le temps de pleurer ces
morts : vendredi 13 novembre, 129 jeunes furent tués froidement dans une série
d’attentats à Paris, plongeant le monde entier dans l’effroi.
Le deuil trouva de plus en plus difficilement son
temps et son repos, alors que ses lieux se multiplient : le 18 novembre, 32
morts à Yola au Nigéria ; puis le 19 novembre, 2 filles de 11 et
respectivement 18 ans se font déchiqueter par la dynamite tuant ainsi 15 personnes
à Kano, toujours au Nigéria.
Le 20 novembre, l’attaque de l’hôtel Radisson à
Bamako fit plus de 20 morts de plusieurs nationalités, dont certains de nos
amis de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Encore une fois le lendemain, et pour ne pas
détendre d’un seul cran la course infernale aux carnages, 5 morts dans un
attentat-suicide, plus les 4 femmes kamikazes, en Extrême-Nord du Cameroun.
Enfin (mais qui oserait parler d’une
fin ?...), le 24 novembre, la ville de Tunis est secouée par l’explosion
d’un bus de la garde présidentielle. Bilan sec : 12 morts. Et cette
dernière semaine, Niger et Nigéria à nouveau, encore et encore…
J’aurais aimé tout au début vous proposer de dire
tous ensemble ce soir « Je suis Roumain ». Mais ensuite il aurait fallu
dire « Je suis Russe ». Et « Je suis Libanais ». « Je
suis Palestinien ». « Je suis Français ». « Je suis
Nigérian ». « Je suis Malien ». « Je suis Chinois ».
« Je suis Belge ». « Je suis Américain ». « Je suis
Israélien ». « Je suis Sénégalais ». « Je suis
Camerounais ». « Je suis Tunisien ». « Je suis Nigérien »…
Et je serai qui encore
demain ? Pourquoi et comment est-on arrivé à cette situation où je ne deviens
citoyen du monde que par la mort d’autrui ? D’où vient cette folie d’une
compétition macabre qui nous terrorise pour que nous soyons capables d’exprimer
une solidarité sincère avec les victimes innocentes ?