Ciprian Mihali, philosophe reconnu en Roumanie, s’est vu confier des fonctions inattendues : Ambassadeur pendant huit ans au Sénégal ( (et non pas huit, comme cela est marqué par erreur sur le site de France Culture, n.C.M.), il a représenté une « autre Europe » dans une Afrique qu’il découvrait ; sa francophonie latérale l’a conduit aujourd’hui à l’Agence de la francophonie dont il dirige le bureau à Bruxelles ; le voici désormais aussi ambassadeur dans son propre pays, intellectuel public intervenant dans des débats souvent confus voire violents. C’est un parcours, une pensée, une parole qui en dit long sur l’état du monde et de l’Europe, entre échanges et dégradation de l’échange dans l’espace public.
Auteur de cinq ouvrages individuels sur la philosophie
contemporaine et de deux ouvrages écrits en collaboration avec l’architecte
Augustin Ioan. Il a aussi traduit en roumain plus d’une vingtaine d’ouvrages de
la pensée philosophique contemporaine.
De même que nous pratiquons parfois l’image très simplifiée
d’une seule Afrique, il fallait déconstruire l’image d’une seule Europe.
Oppressive, coloniale, impitoyable, qui circule dans un certain imaginaire
facilement manipulable en Afrique. (…) En transmettant cette image avec des
collègues tchèques, polonais, autrichiens, etc., nous faisions tout le temps
l’effort de sortir d’une image monolithique que nous avions nous-mêmes en
arrivant. (Ciprian Mihali)
Ce qui m’inquiète le plus, c’est que les gens soient dans
une course folle, une marche à grande vitesse, et qu’ils n’arrivent pas à
savoir vraiment ce qu’il se passe. Je ne dirais pas que les intellectuels
devraient intervenir pour éclairer (…), mais qu’ils doivent aider à comprendre
ce qu’il se passe. (Ciprian Mihali)
Il y a dans chaque société des points de faiblesse,
certaines fissures, que vous évitez. C’est comme marcher sur la glace, vous
évitez d’aller exactement sur cette ligne parce qu’il y a plus de chances pour
que ça craque. (…) Je pense que la vocation d’un gouvernement soucieux de la
gouvernance de sa société, c’est d’éviter ces sujets. (...) Mais au contraire,
il faut créer de l’intelligence, les conditions du débat, de l’éducation. (…)
Ce n’est pas vous, gouvernement, qui pouvez soutenir un point de vue et dire
que tous les autres sont des ennemis. (Ciprian Mihali)
https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/matieres-a-penser-du-mardi-13-novembre-2018
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