11 ianuarie 2016

Claude Aubé - Le parfum de Soumbedioune (3)

1. En Afrique, tout le monde va bien



3. Autour de Dakar : de Gorée au Lac Rose



Un moment que j’attendais ici, à Dakar, c’était de visiter cette île mythique de Gorée ! J’en avais tant entendu parler, j’en connaissais tant l’histoire, je savais aussi comment les noirs avaient transfigurés l’histoire. Pour eux, les seuls responsables du commerce triangulaire étaient les blancs ! Dommage qu’ils aient oubliés que les premiers instigateurs du commerce des noirs, ce furent les noirs eux-mêmes, dans les villages de brousse où ils razziaient les paysans pour les vendre sur la côte ! Mais tout ça c’est l’histoire et on ne veut plus vraiment en parler…





Et, grâce à mon ami C., nous partons un matin vers Gorée. Sur le port, règne une atmosphère particulière : une foule énorme se presse pour aller visiter Gorée. Bien sûr, comme au vieux temps de la Roumanie et de la Moldavie – que j’ai bien connu – il existe un tarif pour les locaux et un autre pour les visiteurs ! On prend le ferry et après une demi-heure, on accoste sur l’île.
Dès qu’on pose le pied sur l’île, on est accosté par les vendeurs de tout poil qui proposent des colifichets, des tableaux, des bijoux, des tissus, des sculptures… Déjà dans le bateau, était venue à moi une femme, se nommant Marine qui me demandait d’aller voir son échoppe… J’avais oublié ce détail mais j’allais la retrouver en redescendant vers le port. 




Avec C., nous montons vers le sommet de l’île. C. m’indique qu’il veut me faire découvrir une bâtisse, une des rares qui n’a pas été restaurée mais où on ressent vraiment l’esprit de l’île, avant qu’elle n’ait été envahie par les commerçants de tout poil. Et il a raison : je découvre un lieu authentique qu’on n’a pas restauré, avec quelques habitants et des chèvres, hautes sur pattes qui paissent une herbe rare…
Ensuite, nous nous dirigeons sur le sommet de l’île où trônent deux canons énormes qui ont été utilisés pour tourner le célèbre film « les canons de Navaronne ». Du sommet de l’île, on a une vue merveilleuse sur Dakar dans le lointain…



Redescendant vers le port, on s’arrête dans un restaurant devant le front de mer où nous dégustons un poisson merveilleux – le thiof – accompagné de riz qui est ici incontournable… Moment délicieux, paysage idyllique, serveurs attentionnés… et cette bière merveilleusement incontournable au Sénégal : la Gazelle ! Je suis étonné de sa contenance : 63 cl ! Habitué à l’Allemagne et à la Roumanie où l’on boit des bières d’un demi-litre, je reste ébahi !
Sur le bateau qui nous ramène à Dakar, je suis interpellé par un panneau qui indique : « Tam-Tam interdit ! », un signe assez clair de ce qui peut advenir ici…

Un soir, C. me propose d’aller voir le cap des Almadies qui se trouve être le point le plus ouest d’Afrique. Cette pointe qui avance dans la mer au nord de la ville est prolongée au loin par un phare qui protège les navires des dangers de la côte dans leur progression vers le grand port de Dakar. C’est un lieu idyllique, bordé d’hôtels dont l’ancien Club Med et surtout de plages de sable fin parsemées de palmiers. Je suis attiré par le phare en mer dans cette soirée où on attend, avec mon ami, le coucher de soleil. Une petite digue en épi protège un semblant de havre où peuvent accoster les pirogues des pécheurs… 

Et brusquement, au bout de la plage, on passe dans un autre monde : des habitants pauvres ont construit des cabanes de tôles, de planches, de bric et de broc mais où ils ont une vue imprenable sur l’océan. Je les vois assis dans des hamacs, face à la mer et peut-être ont-ils trouvés, dans leur pauvreté une sorte de bonheur ?
Un dernier regard sur le soleil qui disparait avec cet homme qui inlassablement lance sa ligne à l’eau pour y prendre un poisson dans le calme du soir : une grande émotion me saisit !

Moi qui suis un amoureux des oiseaux, membre de la Société Ornithologique de Roumanie, accessoirement guide dans le Delta du Danube pour les francophones, j’étais curieux de voir quelles espèces je verrai à Dakar et dans les environs. Je ne fus pas déçu !
Là où je vivais, chaque matin, j’eus la surprise de voir à mon lever, perchés sur mon balcon deux milans noirs qui semblaient attendre que je me lève. Ils m’observaient un moment et dès que je m’approchais de la fenêtre, ils partaient se percher sur une antenne dans une maison voisine. 



Chaque matin, je voyais aussi passer des hordes de hérons pique bœufs allant je ne sais où. Et puis aussi beaucoup d’autres milans noirs allant vers la mer. Et, le dernier soir, je vis aussi deux vautours charognards (Necrosyrtes monachus) venus se percher sur mon toit. Je n’imaginais pas voir ces volatiles en pleine ville !
Ensuite, et j’en parlerais plus avant dans mon voyage, je verrais aussi d’autres oiseaux, notamment au bord du Lac Rose.


Le Lac Rose, vu de l’Europe quand on parle du Sénégal, on se dit qu’il faut absolument le voir. Et un dimanche, avec mes amis roumains de Dakar, nous y allons. Une trentaine de kilomètres vers le nord-ouest et on arrive au bord du lac. On découvre immédiatement au bord de l’eau une multitude de travailleurs qui récoltent, amassent et mettent en sac le sel. Pour récolter le sel, les locaux partent en pirogues et plongent dans le lac pour remonter le sel. Leur peau est mangée par le sel ! Comme partout, les marchands de souvenir agressent aussi le touriste.



Hélas, le lac n’est vraiment rose qu’en certaines saisons de l’année. Mais il reste néanmoins très beau quand je le visite. Nous longeons le lac sur les trois quarts de son périmètre et arrivons jusqu’à une belle plage avec deux ou trois paillotes où nous dégustons une Gazelle. Paysage merveilleux, pirogues des paludiers qui récoltent le sel, plongés à mi-corps dans l’eau, et des touristes qui voyagent sur le lac. 



Sur la rive, je suis attiré par un vieux camion SAVIEM qui me renvoie à mon enfance… Nous repartons d’où nous sommes venus en passant un gué, croisant une charrette tirée par un âne… Et nous arrivons ensuite au lieu vraiment touristique du Lac Rose : restaurants, ancien Club Med ici aussi, village d’artisans… On rencontre un type extraordinaire qui se déclare le « Picasso du Lac Rose ». Un peintre qui réalise des tableaux en sable coloré… qui nous convint ! Ils possèdent une extraordinaire faculté de te convaincre que tu as besoin de ce qu’ils te proposent ! Et on achète ! Ensuite, on déjeune dans un restaurant « de brousse » mais où la nourriture est très bonne… C’est un endroit incontournable me semble-t-il car ici il y a un semblant d’authenticité : les mêmes vendeurs de rêves… mais plus artistes, plus fins que ceux que j’ai rencontré à Dakar, marchands ordinaires !



 On déjeune ici dans un restaurant typique et que je recommande : « Chez Salim ». Là vous trouverez une sorte de self-service mais avec des poissons, des viandes que vous pourrez accompagner de riz – incontournable – de légumes et de fruits ! Bien sûr, sur les bords du Lac Rose vous pouvez aussi faire une promenade en dromadaire, en quad et en 4x4 et aussi vous promener sur les bords du lac et dans les dunes… 

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